Le dossier sur le "visage", bien qu'incomplet, est très instructif pour les profanes et incite les plus curieux à approfondir les thèmes référents.
Comme l'analyse très justement Monique Bertaud (neurologue -Afis), citée dans l'encart "les délires de la morphopsychologie", il ne faut pas confondre émotions et personnalité. Chacun en conviendra y compris les morphopsychologues. Toutefois, il est utile de le préciser, le visage présente bien , à la fois :
- d'une part, les émotions, dont Paul Ekman s'est fait une spécialité parallèlement aux neurosciences et ses éventuels débouchés dans le sensible et opportuniste domaine duo-pôle du renseignement et du marketing,
- et d'autre part, les éléments formels et tangibles constituant une personnalité. Plus généralement, il apparaît désormais que toutes formes émergeantes a objectivement sa justification. Ce fut le thème du (parfois complexe) dossier d'un autre magazine de vulgarisation scientifique (hors-série n°143 de Sciences et Avenir - juillet/août 2005): "l'énigme de l'émergence".
Les neurosciences, dont la neurologie, constituent une discipline récente. Affirmer, dès lors, que "le visage reflète...nos émotions, ...pas notre personnalité" relève du dogme. Le répéter est imprudent voire partial. Certes, la conviction du chercheur, à l'instant de sa découverte, peut momentanément l'aveugler puis, comme fréquemment, tromper et enfermer ses adeptes dans la doctrine. Aucune discipline n'y échappe pas même la morphopsychologie.
Pourtant, les découvertes du Dr Louis Corman ont été récemment actualisé par deux morphopsychologues. Ils présentent de nouveaux postulats comme la biologie, l'embryologie et l'ostéopathie. Il en résulte une métamorphose des lois, de leurs conséquences et, in fine, du vocabulaire. Mais cette résultante, par rigueur scientifique et humilité face aux vastes champs d'exploration, ne constitue pas une valeur définitive. Car la remise en cause partielle ou totale des connaissances acquises, quel que soit l'objet, reste le meilleur moteur d'évolution et permet, pour le moins, de repousser les frontières des domaines religieux ou occultes et ses condamnables déviances. C'est ainsi que la morphopsychologie, baptisée "pseudo-science" par ses détracteurs, se noie parfois dans la para-psychologie, ou pire dans la voyance.
Vous évoquez également le recrutement. Je partage votre réticence. Une consultation de morphopsychologie est déontologiquement couverte par une clause qui relève du secret professionnel. Un recruteur et à fortiori un employeur n'a pas à entrer dans l'intimité existentielle d'une personne. La morphopsychologie ne peut donc pas avoir sa place au sein d'une procédure de recrutement. Il est regrettable de ne pas respecter ce code et les personnes concernées. En revanche, à la seule demande de l'intéressé, la morphopsychologie peut être pertinemment utilisée pour l'orientation (ou la ré-orientation) professionnelle.
Enfin, je rejoins la Société Française de morphopsychologie lorsqu'elle écarte tout préjugé raciste. En effet, la morphopsychologie, par ses codes, notamment les plus récents, est universelle et s'applique sans distinction d'origines génétiques.